Une rentrée maussade en perspective...[PV: Shunychou^^]

Debout depuis quelques heures déjà , Wataru, presque affalé dans un fauteuil du foyer (en évitant soigneusement les quatres fauteuils de cuir noir évidemment, même s'il en avait eu très envie...-_-), était arrivé avant tout le monde à Eitoku, voulant être tranquille et surtout éviter de s'énerver dès la rentrée en tombant sur l'un des quatre "soi-disants seigneurs" du lycée, le D4. C'est ainsi qu'à moitié endormi sur le fauteuil, de sombres pensées se mélangeaient dans sa tête, lui torturant les méninges une fois de plus. Il savait que cette année, il devait tout mettre en oeuvre pour entrer dans la filière artistique de la fac d'Eitoku et ansi pouvoir attenidre son but, devenir mangaka, en espèrant ne pas s'attirer d'ennuis avant la fin de l'année... Chose qui devenait difficile compte tenu du fait qu'il commençait sérieusement à en avoir ras le bol de toutes les moqueries qu'il subit chaque jour et du joug du D4 qu'il hait par dessus tout...

*Rahhh mais savent-ils vraiment ce que c'est que de travailler pour vivre?!!! Pff ils ne valent même pas la peine de s'intéresser à eux...*

Se retournant dans son fauteuil, le jeune homme grimaça en entendant des filles glousser plus loin en parlant de choses si futiles qu'il avait envie d'en vomir. En même temps, quand on est aussi riche, n'est-ce pas normal de se soucier uniquement de ce qu'elles allaient mettre pour cette foutue fête des D4 plutôt que de leurs études prochaines? Soupirant profondément, il leva les yeux au ciel, contemplant le plafond un moment, se demandant si finalement il avait vraiment une chance d'arriver à son objectif. Tout paraissait si simple quand il était petit! Depuis qu'il était en âge de comprendre que la situation financière de la famille n'était pas en mesure de lui offrir ce qu'il voulait, il aidait ses parents du mieux qu'il pouvait, même si cela signifiait travailler tard pour remettre le magasin en ordre...
Rien ne lui ferait plus plaisir que de s'en aller à mille lieues d'ici mais il ne voulait surtout pas faire ce plaisir à ceux qui ne l'aimaient pas, ce serait bien trop simple, non. Il était décidé à en baver jusqu'au bout et c'est ce qu'il ferait! Il se redressa légèrement et pris sa tête dans ses mains, essayant de ne pas écouter les filles qui ne cessaient d'être hystériques dans leur coin...

*Elles pourraient pas se taire celles-là... Même pas moyen d'être tranquille dès le matin de la rentrée...*

Soupirant encore une fois -la énième fois depuis qu'il était arrivé- il se renfonça dans le fauteuil, en fermant les yeux. Presque machinalement il se passa une main dans les cheveux, et sans vraiment s'en rendre compte, il dit alors ses pensées de vive voix, sans cependant être audibles par les personnes alentour...

Wataru:"Comment peut-on être aussi stupide, superficiel et sans intérêt?..."

Là était tout le problème. Il savait que la plupart des enfants de riches étaient élevés ainsi mais ce n'est pas pour cela qu'il arrivait à le leur pardonner... A la limite s'ils ne se sentaient pas obligés d'être méprisant avec les plus pauvres qu'eux, peut-être seraient-ils agréables à fréquenter?
Malheureusement pour lui, il n'avait pas vu que quelqu'un venait d'arriver dans le foyer, quelqu'un qu'il méprisait depuis longtemps et à qui il lui était arrivé de faire des coups bas sans se faire pincer...
Dômyôji Shun...

(Bon, allez, j’résiste pas, j’continuerais ma fiche après xD)

Shun aussi était debout depuis quelques heures, mais contrairement à Wataru, c’était dans le but de se préparer tout en prenant son temps, ce qu’il faisait tous les matins. Car il fallait bien l’avouer, Shun n’était absolument pas du matin. Il mettait un temps fou à se réveiller, puis à se lever. C’étaient deux choses totalement différentes ! Shun ne se réveillait jamais en retard, mais il restait au lit longtemps, parfois trop longtemps. Enfin bref, le fait est que cette fois-ci, il se réveilla et se leva en avance ! Il ne se sentait pourtant pas de très bonne humeur.
Une fois levé, le jeune homme s’étira longuement, comme l’aurait fait un félin, puis il s’était dirigé vers sa salle de bain. Il resta une bonne vingtaine de minutes sous l’eau brûlante de la douche, comme chaque matin, et en ressortit, sa peau marmoréenne rougie. Comme toujours, il mit un bon moment à finir de se préparer. C’est vêtu d’un pantalon noir à la coupe simple, mais qui le mettait en valeur, d’une chemise blanche avec des rayures verticales noires, d’une veste noire à la coupe très cintrée, et d’une paire de chaussures italiennes récemment cirées, que Shun descendit à la cuisine. Le chef y était déjà, affairé à préparer le petit déjeuner du père de Shun.

« Dômyôji, vous avez faim, ce matin ?
- J’vais prendre un verre de jus d’orange et un croissant, ça suffira.
- Bien, monsieur. »

Le chef ouvrit le four et en sortit deux pains au chocolat, encore chauds, qu’il déposa sur une assiette, puis sortit une cruche de jus d’orange fraîchement pressées du frigo, afin d’en servir un verre à Shun.

« Arigatô. »

Shun sourit, et prit son assiette et son verre. Il se dirigea vers la salle à manger, dans laquelle son père l’attendait.

« Tu n’es pas encore partis ?
- Mon vol pour New-York a été retardé. Je pars dans deux heures, répondit Tsukasa Dômyôji avant de fermer son journal pour le lancer un peu plus loin sur la table. Je serai sûrement de retour après-demain… Ca te dirait qu’on sorte un peu ensemble ?
- Faut voir. »

Shun termina son petit-déjeuner, déposa un rapide baiser sur le front de son père – c’était une habitude que sa mère lui avait fait prendre – et sortit de la maison pour monter dans la limousine qui l’attendait.

« A Eitoku, monsieur ?
- Oui, je vais éviter les détours, aujourd’hui.
- Bien, monsieur. »

Shun tendit la main et augmenta le volume de la chaîne, afin de ne rien entendre d’autre que la musique. C’était un vieux morceau de rock, qu’il appréciait particulièrement. Malheureusement, la limousine s’arrêta devant Eitoku avant que la chanson ne soit finie. Shun resta donc un moment sans bouger, attendant qu’elle se termine. Le chauffeur avait bien compris cela, commençant à connaître le jeune maître, et augmenta même légèrement le son, vers la fin.

« Bonne journée, monsieur.
- Merci, Kagurazaka. »

Shun sortit de la limousine, et claqua la porte derrière lui. La voiture se remit en route, et disparu par le chemin. Le jeune homme soupira, et enfonça ses mains dans les poches de son pantalon, avant de gravir les escaliers qui le menaient dans Eitoku. Il ne vit personne d’intéressant, et songea que Misono, Takumi et Tsuyoshi n’étaient peut-être pas encore arrivés, ou alors, qu’ils l’attendaient au foyer, comme souvent. Il prit donc la direction de cette pièce sans plus attendre. Sur son passage, les filles déjà présentes se mirent à glousser, à le dévorer des yeux, tandis que les garçons s’écartaient, afin de le laisser passer, ou agissaient comme les filles, pour certains. Il les trouvait tous si pitoyables… Mais d’un autre côté, c’était tellement amusant de pouvoir tous les manipuler. Shun entra dans le foyer, et le remarqua tout de suite. Omegaya Wataru. Pour le coup, la quasi-bonne humeur du jeune héritier Dômyôji disparu dans un panache de fumée. De son pas aérien, digne de celui d’un félin, le jeune homme alla se planter en face de son camarade.

« Omegaya… T’empiètes sur mon espace vital. » lança-t-il de sa voix grave, voire même un peu rauque, sur un ton doucereux qui ne lui ressemblait pas…

(Gomen pour le retard >.<)

Ah, les filles. Shun avait l'habitude de les entendre glousser bêtement sur son chemin. Ce n'était pas de la prétention, juste un simple constat que tout élève d'Eitoku serait capable de faire. Beaucoup de rumeurs couraient au sujet de Shun. On disait de lui qu'il était un véritable séducteur, qu'il avait déjà couché avec la moitié des filles d'Eitoku, qu'il leur brisait le coeur... Etrangement, toutes ces rumeurs proviennent de toutes les filles frustrées que Shun a "poliment" rembarrées. Si Shun ne prenait pas la peine de nier ces rumeurs, c'était pour la simple et bonne raison que c'était impossible. Et qu'il s'en fichait totalement. Tant que l'on ne disait que ça de lui... Et puis après tout, un garçon qui couche à droite et à gauche est un briseur de coeur qui attire les filles comme la lumière attire les insectes. Pas une pute. Alors pourquoi se soucier de cela ? En fait, c'était plutôt flatteur ! Mais il n'encourageait absolument pas ces racolages. Il se contentait d'hausser les épaules lorsqu'on lui en parlait.

Bref, pour le moment, Shun avait autre chose à penser. Il devait virer ce parasite de là. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison qu'il en avait envie. Oui, le jeune Dômyôji fonctionnait ainsi. Après tout, on cédait au moindre de ses caprices, à présent. Il avait envie d'emmerder quelqu'un ce matin, pour changer. Et sa mauvaise humeur y était pour beaucoup. Certes, rien ne l'excusait. Shun était capable d'agir comme un salopard sans le moindre remord.
Suite à sa remarque, Shun s'était contenté de rester silencieux, les mains dans les poches de son pantalon, ses yeux braqués sur Omegaya.

"Aux dernières nouvelles, le foyer est à tout le monde au lycée. De plus je ne pense pas être assis sur votre fauteuil, Dômyôji-san."

Shun fit la moue. Quoi ? C'était tout ? Il était aimable, et poli avec ça ? Le jeune homme était déçu. Il aurait préféré un peu plus d'action. pas une bagarre, mais au moins une joute verbale, histoire de pimenter sa journée, qui s'annonçait mortellement ennuyeuse. Oui, c'était ça : Shun s'emmerdait royalement, et avait besoin de quelque chose pour s'occuper. Et apparemment, Omegaya était incapable de lui apporter ça. Quel bouffon.

"Gomen, je n'ai pas l'intention de partir, je suis bien ici."

Shun leva les yeux au ciel, d'un air profondément ennuyé. Il ancra son regard plein d'animosité dans celui trop neutre de son vis-à-vis, et lança :

"Et ça s'excuse. Tu veux pas me lécher le cul aussi, tant qu'on y est ?"

Vulgaire ? Oui, peut-être. Il ne mâchait pas ses mots, ça c'était sûr. Et puis ce genre de chose faisait limite glousser les filles d'à côté. Oh, comme elles étaient pitoyables, toutes ces pimbêches à la face explosée par le botox. Shun se pencha vers Omegaya, posant ses mains sur les accoudoirs du fauteuil, afin d'approcher son visage du sien.

"Remarque, je m'en fiche, tant que tu vires le tiens de là. Et puis si ça peut te faire plaisir."

Les lèvres roses de Shun s'étirèrent en un grand sourire moqueur, dévoilant des dents brillant d'une blancheur presque trop parfaite, insolente. Il ne bougea pas. Il était tellement proche de Wataru que son souffle frais et régulier balayait les cheveux de son vis-à-vis, de manière presque provocante.

(Un connard ? Sur place ou à emporter ? Je vous l'emballe ? *Sort.*)

(Pour moi ce s'rait un enfoiré bien cuit siou plait! )

Rester immobile, ne rien faire, rester immobile. Voilà ce que Wataru ne cessait de se dire au fond de lui, pourtant certain qu'aujourd'hui sa mauvaise humeur et sa colère risquaient de prendre rapidement le dessus. Tout ça l'ennuyait plus que ne l'énervait et il ne pouvait s'empêcher de se demander pourquoi Shun se conduisait de cette manière tout le temps. Ok, il avait envie de se défouler et de passer le temps mais est-ce qu'il était obligé de persécuter les autres pour satisfaire ses désirs? Soupirant intérieurement, le jeune homme ne comprendrait certainement jamais les pensées de son adversaire et c'était peut-être mieux ainsi... Cependant lorsqu'il le vit s'avancer le regard méchant et l'air de mijoter quelque chose il sut que l'iiréparable allait être commis...

Quand le vase est plein depuis bien trop longtemps...

Citation :

"Et ça s'excuse. Tu veux pas me lécher le cul aussi, tant qu'on y est ?

Il suffit d'une goutte pour le faire se renverser...

Wataru, loin d'être ignorant quant aux manières de Shun lorsqu'il a envie de quelque chose, avait cessé d'afficher un regard neutre alors que son adversaire lui avait expliqué le fond de sa pensée aussi vulgairement qu'il était possible de le faire. A croire que les mots poli et riche étaient incompatibles. Le gloussement des filles derrère lui avait achevé de l'écoeurer totalement et il n'avait qu'une envie c'était les faire taire, par n'importe lequel moyen... Il y avait bien longtemps qu"il supportait ça sans rien dire, bien longtemps qu'il s'empéchait de trop se battre contre ceux qui le malmenaient...

Devenu soudain plus crispé, le jeune homme essayait tant bien que mal de rester impassible, bien que ses yeux commençaient à lancer des éclairs et que ses muscles étaient tendus à l'extrème. Son état empira alors que Shun s'aprochait de lui et qu'il pouvait donc sentir cette haine qui les liait si intensément. Leures regards fixés l'un dans l'autre, il n'avait jamais été aussi proche de son ennemi...

Citation :

"Remarque, je m'en fiche, tant que tu vires le tiens de là. Et puis si ça peut te faire plaisir."

Wataru aurait pu ne rien faire, rester planté là, à le regarder sans rien dire pour attendre que ça se passe. Il aurait très bien pu aussi repousser brutalement Shun pour qu'enfin ils se battente d'homme à homme ou il aurait aussi pu simplement lui faire une remarque sèche et méchante. Mais il ne fit rien de tout ça. Immobile, sa respiration presque calquée sur celle de Shun, il ne cessait de le fixer du regard, cherchant peut-être à voir si derrière ce sourire provocateur et méchante ne se trouvait pas un être humain. Le souffle de Shun semblait le rendre nerveux et une idée lui traversa l'esprit... Un idée folle certes et de plus inattendue mais là il était certain que son perécuteur s'en souviendrait longtemps. De plus il était bien impatient de voir sa réaction...
Il n'attendit pas une seconde.

En un éclair, sans laisser le temps à Shun de réagir, Wataru se pencha en avant tout en attrapant le cou de son vis-à-vis et embrassa sans complexe son pire ennemi, savourant sa victoire à petit feu, oubliant peut-être que ce qu'il était en train de faire allait à l'encontre de tout ce qu'il pensait de lui-même... Mais rien ne comptait d'autre que pourir la vie de Shun et là, il pensa y être arrivé d'une certaine manière...